communiqué
A Scent Of Ruins, troisième album kaléidoscopique d’Hicks & Figuri, collecte les sons et les chansons, comme on assemble les fragments d’un monde disparu. Est-ce là, déjà, la bandeoriginale de ce fameux « monde d’après » ?
Pierre Walter (Loyola, Original Folks) semble ici nous entraîner dans une faille temporelle : du futur, il donne à entendre les vestiges de notre passé, et l’on écoute un album photo, une mémoire fantôme peuplée de hits de poche new wave, folk, ou trip-hop, comme de samples nostalgiques.
Dans ce montage réalisé par Olivier Stula (Vaillant, Récréation), interludes ambient, cloud rap, conversations sentimentales, viennent interrompre, percuter, visiter cette riche collection de chansons immédiatement familières.
Malgré la présence quasi continue des guitares, ou de la voix qui touche au coeur, il s’en dégage alors un parfum, un esprit croisé chez Boards Of Canada ou John Cale, Tarwater ou Kanye West. Comme eux, entre classicisme et modernité, Hicks & Figuri donne vie à des époques oubliées, des univers fantasmés. Il construit cet ailleurs avec une humilité et une humanité singulières, confère à ces minuscules monuments musicaux la mélancolique splendeur des ruines.