Le Centre national de la musique (CNM) et le Département des études, de la prospective, des statistiques et de la documentation du ministère de la Culture (DEPS), en lien avec la DGCA, publient ce 18 octobre 2024 un bilan provisoire de la saison 2024 des festivals de musique et d’humour, grâce à une enquête réalisée auprès des festivals qui se sont déroulés entre janvier et août 20241.
Cette étude, menée avec le concours des organisations professionnelles Ekhoscènes, le Syndicat des Musiques Actuelles (SMA) et France Festivals, montre que si l’impact direct des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) s’avère limité, ce sont les difficultés économiques et les aléas climatiques qui ont affecté le plus fortement les festivals cette année, rendant cette activité de plus en plus risquée.
Un impact des Jeux Olympiques de Paris 2024 limité
Parmi les 877 festivals qui ont été interrogés, 95% se sont déroulés comme prévu en 2024, 3% n’avaient pas d’édition prévue et 2% ont été annulés, dont une seule annulation a été directement liée aux JOP.
Toutefois, parmi les 834 festivals ayant déclaré se dérouler comme prévu, 10%, soit 79 événements, ont signalé des perturbations ou des difficultés causées indirectement par les JOP. Celles-ci ont entraîné des modifications de dates, de lieux, des annulations partielles, des problèmes de sécurité ou encore des difficultés liées à l’indisponibilité de certains prestataires et équipements.
Si l’impact direct des JOP s’avère donc limité, certains effets indirects, comme l’augmentation des coûts techniques et de sécurité, restent quant à eux difficiles à quantifier.
Des festivals de plus en plus exposés aux risques climatiques
Le baromètre confirme l’impact croissant des aléas climatiques sur les festivals. Ces aléas (pluies, orages, fortes températures, etc.) ont causé l’annulation de 2 des 14 festivals recensés, et affecté un tiers des 834 festivals qui ont eu lieu en 2024. Ils sont désormais la deuxième cause de difficultés derrière les difficultés financières, provoquant des changements de lieux, de dates ou des annulations totales ou partielles.
Face à ce constat, accentué par une saison estivale particulièrement pluvieuse, les organisateurs expriment clairement le caractère risqué de la tenue de leur festival.
Des fréquentations encourageantes…
Un quart des festivals ayant répondu à l’enquête ont augmenté leur capacité d’accueil en 2024.
La fréquentation moyenne est désormais de 8 181 spectateurs, et la médiane de 2 177. Plus d’un quart des festivals (26%) ont un taux de remplissage supérieur à 90%. Ce taux est en hausse pour 44% des festivals, stable pour 26%, et en baisse pour 30% par rapport à l’année dernière.
Cependant, malgré ces chiffres encourageants, les recettes de billetterie ne couvrent plus toujours les augmentations des coûts techniques, artistiques et de sécurité auxquels les festivals font face depuis plusieurs années.
… mais une situation économique de plus en plus complexe
Plusieurs indicateurs convergent pour mettre en évidence une situation économique de plus en plus tendue des festivals de musique et d’humour. Les difficultés financières constituent la première cause d’annulation des festivals (8 sur 14 cas recensés). 48% des festivals de musique et d’humour parmi ceux qui ont renseigné les données budgétaires, ont déclaré un exercice déficitaire. Plus notable encore, 44% des festivals affichant des taux de remplissage supérieurs à 90% font état d’une édition déficitaire en 2024.
Ce premier bilan anticipé de la situation des festivals de musique et de variétés a désormais vocation à être publié chaque année, afin d’observer avec précision les évolutions et défis auxquels les festivals sont confrontés.
1 Sur les 2082 festivals de musique et humour répertoriés en France contactés dans le cadre de cette enquête et s’étant déroulés en 2024, 877 (42%) se déroulant habituellement entre janvier et août ont apporté des réponses exploitables.