Edito
Faisant suite à l’enquête originelle menée par Marie Buscatto dans les années 2 0001 et à l’étude menée par Priscilla Martin et Cécile Offroy en 20182, les associations AJC, Grands Formats et la FNEIJMA ont désiré réaliser un nouvel état des lieux sur les inégalités entre femmes et hommes (F/H) dans le jazz et les musiques improvisées ainsi qu’un premier constat sur les violences sexistes et sexuelles (VSS). Cette étude a été confiée par ces trois associations à deux universitaires expérimentées, sociologues du genre, du travail et des arts, Marie Buscatto3 et Ionela Roharik4. Quand l’une est experte sur les méthodes quantitatives, l’autre l’est dans le domaine des méthodes qualitatives, permettant ainsi un croisement réfléchi des résultats construits par le biais de questionnaires et d’entretiens (voir note méthodologique). L’objectif de cette nouvelle étude était ainsi de produire des constats solides et rigoureux sur ces deux questions et d’aider le monde du jazz et des musiques improvisées – les musicien·ne·s, les critiques, les responsables d’écoles, de structures de diffusion ou d’orchestres ou encore le personnel technique et administratif – à se positionner de manière éclairée sur ces questions. Alors même qu’elle a intéressé principalement les personnes et les institutions « investies » sur les questions de l’égalité entre femmes et hommes, ceux et celles qui font au mieux pour réduire les inégalités et les VSS, les répondant·e·s de «bonne volonté », l’étude aboutit pourtant au constat du maintien fort des inégalités entre femmes et hommes5 et à la présence d’agissements sexistes encore peu nommés et peu combattus au quotidien. Mais elle révèle clairement des personnes et des institutions qui affirment une volonté forte que le jazz et les musiques improvisées se transforment en France dans un sens plus favorable aux femmes musiciennes et sont prêt·e·s à agir pour que ces inégalités et ces agissements contraires à leurs valeurs disparaissent. Ces personnes et ces individus de « bonne volonté » peuvent ainsi servir de point d’ancrage à des actions ciblées favorables à ces objectifs, que l’on pense lutte contre les VSS ou féminisation du monde du jazz et des musiques improvisées.